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Coronavirus et diabète

« Le coronavirus se propage par les postillons et reste quelques heures à l'air libre, quelques jours sur certains matériaux, PROTÉGEZ-VOUS ! »

Pour la personne diabétique, la prévention est la même que pour la population générale. Elle tient compte de l’évolution du virus et des directives de nos pouvoirs publics qui se réunissent régulièrement avec les scientifiques, les médecins, les représentants de santé publique pour prendre les meilleures décisions concernant la conduite à tenir.

La prévention doit être drastique dans les zones géographiques à risque et pour des personnes présentant une santé fragile.

La personne diabétique semble plus souvent atteinte par ce coronavirus d'après les statistiques et cela inquiète. Mais c‘est le diabète en général qui est cité, alors que le terme diabète correspond à différentes formes de maladies :

- En effet, la prévention peut être identique à la population générale pour un jeune récemment diabétique de type 1.

- Par contre, la prévention sera plus importante si notre diabète nous expose plus :

Le diabète type 2 majoritaire en proportion, a souvent plus de maladies associées, un surpoids et une moyenne d'âge plus élevée que le diabète type 1.

Certaines complications graves du diabète fragilisent la personne diabétique.

Comment vous protéger ?

- Respectez les règles de confinement et les consignes de sécurité qui sont répétées. *

- Alimentez vous sainement et régulièrement car le confinement peut favoriser le grignotage, signe d'ennui ou besoin de se rassurer; vous y êtes plus exposé si vous avez plusieurs injections d’insuline par jour.*

- Bougez !!!! Car l'activité physique augmente vos défenses immunitaires, occupe vos journées, peut réguler vos glycémies, entretient votre moral et vos capacités musculaires ou cardiovasculaires. Les règles de confinement évoluent : actuellement vous pouvez bouger dans un périmètre d'un kilomètre de votre domicile (avec attestation dérogatoire horodatée) durant une heure maximum par jour, sinon chez vous sans limite : il existe des applications, les réseaux sociaux, des chaines télé, du coaching à distance ....Tout est bon pour bouger dans la maison, afin de maintenir une certaine activité physique.*

- Prenez votre traitement. Sentez vous accompagner :

Essayer d’équilibrer au maximum votre diabète : c’est une bonne prévention. Pour certains, cette période de confinement peut être propice avec du temps pour s’en occuper.

Vos équipes diabétologiques hospitalières habituelles ou libérales restent à disposition par téléphone pour renouveler votre traitement (par exemple : si vous aviez une consultation durant cette période et ne pouvez pas vous y rendre).

Si vous êtes sous pompe a insuline, vos infirmiers de prestation de santé, restent présents pour les conseils et le soutien au téléphone.

Les pharmacies se sont engagées à renouveler votre traitement jusqu'à fin mai sans obligation de revoir votre médecin; elles peuvent vous accompagner (pas de rupture de traitement annoncée)

Suspicion d’ infection par le virus :

- Si vous présentez une toux ou une fièvre supérieure à 38°, surtout accompagnés d’une gêne respiratoire, le bon réflexe est toujours d’appeler le 15 avant tout déplacement vers un cabinet médical ou vers un service d’urgence. Une partie des appels au 15 est redirigée sur une gestion propre au coronavirus. Si vous avez très peu de symptômes, vous pouvez aussi appeler au téléphone votre médecin traitant qui vous orientera.

- Surveillez votre diabète. Les glycémies augmentent comme avec toute infection. Pour les diabétiques type1 ou insulinotraités, vérifier SYSTÉMATIQUEMENT l‘acétone : acétone dans le sang (lecteur Freestyle Libre ou acétonurie dans les urines (Kétodiastix), si votre glycémie est supérieure à 3 g. N'hésitez pas à demander conseil en présence d’acétone (besoin rapide d’insuline de correction le plus souvent, jusqu’à hospitalisation en cas d’acidocétose) dans les services de diabétologie hospitaliers où vous êtes suivis habituellement ou auprès de votre spécialiste diabétologue libéral par téléphone ou au centre COVIDIAB. *

« L’ occasion de rappeler que toute personne avec ou sans diabète prise en charge à 100 % doit se protéger, d'autant plus si elle est âgée ou immunodéprimée par une maladie. D'où l’ importance de se faire vacciner chaque année pour la grippe et le pneumovax pour une bonne prévention. Parlez en à votre médecin. »

Quelques sites précieux :


- Ameli.fr permet aux personnes à 100% dont les diabétiques de type 1 et 2 de se faire leur propre arrêt de travail ou en dehors des 100 % en cas de présence nécessaire auprès d’enfants de moins de 16 ans.

- SFD (Société médicale Francophone du Diabète) pour en savoir plus :


En clair :

1. Il n’y a pas de preuve que le COVID-19 touche davantage les sujets porteurs d’un diabète que les autres ; en revanche le risque de forme grave est augmenté par la présence d’un diabète déséquilibré ou compliqué

2. Le COVID-19 peut toucher à la fois les sujets ayant un diabète de type 1 ou de type 2 sans différence de risque. Le pourcentage de formes graves en fonction du type de diabète n’est pas connu.

3. Les sujets porteurs d’un diabète dans un contexte médical de fragilité (cardiaque, pulmonaire ou rénale) sont plus à risque d’une forme grave de COVID-19 par rapport à ceux n’ayant pas d’autre problème de santé, de même que les sujets de plus de 70 ans.

4. Si le COVID-19 survient à proximité d’un sujet ayant un diabète, il faut prendre des mesures plus strictes pour réduire le risque d’infection

5. Il est nécessaire de disposer de médicaments nécessaires pour 2 semaines, notamment l’insuline pour ceux qui en dépendent, des moyens d’injection (aiguilles, cathéters et réservoirs de pompe ou pods selon le traitement, schéma de remplacement en cas de traitement par pompe) et de surveiller plus régulièrement son taux de glucose et si besoin d’acétone, de disposer des moyens de correction d’éventuelles hypoglycémies et d’avoir au moins un kit de Glucagen

6. Dans tous les cas, il est conseillé aux personnes ayant un diabète d’avoir à disposition les différents moyens de contact de ses médecins référents et/ou équipe et/ou de son pharmacien et des numéros d’urgence (le 15)

7. Se rapprocher de son référent médical et/ou de son équipe médicale si besoin pour actualiser les protocoles de correction et pouvoir communiquer les données de glucose et acétone (mesure capillaire ou urines si la glycémie est de façon répétée au-dessus de 250 mg/dL) pour le renseigner au mieux. Si une téléconsultation vous est proposée, c’est préférable à un déplacement.

8. Renforcer toutes les mesures barrières qui ont été indiquées : lavage des mains au savon pendant au moins 20 secondes, gel hydro-alcoolique, éviter de toucher des surfaces accessibles au grand public, éviter les espaces confinés avec du public, réduire le plus possible les déplacements

9. Être en alerte des signes de gravité : difficultés à respirer avec toux et fièvre, douleurs persistantes dans la poitrine, difficultés à se concentrer, déséquilibre important du diabète

avec présence d’acétone difficile à corriger. Savoir que le Paracétamol (Doliprane) peut fausser les données des capteurs (sauf pour le FreeStyle Libre) notamment si vous êtes en hypoglycémie. En cas de doute, faire des glycémies capillaires.

10. Dans le cadre de votre travail, voir avec votre employeur les possibilités d’aménagements (télétravail, jours off etc), notamment si vous devez garder vos enfants dans le cadre de la fermeture des établissements scolaires

Numéro spécial SFD :


Quel est le sur-risque lié au diabète pour COVID-19 ?


COVID-19 (COVID désigne la maladie : COronaVirus SARS CoV-2 Infectious Disease) est une maladie virale très contagieuse puisqu’une personne infectée peut contaminer au moins 2 à 3 personnes (alors que le chiffre est autour de 1 pour la grippe), ce qui explique sa progression exponentielle actuelle inquiétante. Globalement, plus de 80% des formes sont peu ou modérément symptomatiques, notamment chez l’enfant qui peut être porteur sain et participer ainsi à la dissémination de la maladie – d’où la fermeture des écoles. Les formes graves représentent 15 à 20% de toutes les formes et dans 5% un séjour en réanimation est nécessaire avec un taux de survie situé alors à environ 50%. Lorsqu’une maladie est très contagieuse et touche beaucoup de monde, 5% de cas graves peuvent représenter un nombre considérable de patients à prendre en charge en réanimation, ce qui peut dépasser les capacités médicales d’un pays. C’est pour étaler la survenue de ces cas et ne pas surcharger le système de santé que des mesures de confinement sont prises et actualisées. Un point épidémiologique quotidien est disponible sur le site de Santé Publique France (lien ci-dessous).

Parmi les patients hospitalisés dans l’étude initiale chinoise, 48% présentaient une comorbidité et en particulier un diabète ou une maladie cardiovasculaire (MCV). Les patients ayant un diabète représentaient 10 à 20% des personnes hospitalisées, 22% de celles admises en réanimation et 31% des décès, en notant que 48% des personnes décédées avaient une HTA et 24% une MCV, mais il n’est pas possible de dire si ces facteurs étaient indépendants ou liés à l’âge. Globalement, le diabète était associé à un odds ratio de mortalité hospitalière de 2,85 (IC95% 1,35-6,05, p=0,0062).

Il faut noter que nous ne disposons pas d’études ayant regardé le type de diabète, l’âge des patients diabétiques concernés ni la présence de complications et un appel à publication sur le thème « Diabetes and COVID-19 » vient d’être lancé par le Journal of Diabetes pour préciser les données. Il faut également noter que les résultats sont difficiles à interpréter car ils dépendent des critères d’hospitalisation qui évoluent avec le temps, les formes modérées étant de moins en moins hospitalisées lorsque l’épidémie progresse.

Un élément très rassurant est qu’aucun décès n’a été rapporté chez l’enfant de moins de 10 ans depuis le tout début de l’épidémie (y compris chez les nouveau-nés) et que les formes graves sont très rares chez les moins de 20 ans.


Quelles sont les caractéristiques spécifiques de COVID-19 chez les personnes ayant un diabète ?


Les symptômes ne diffèrent pas en présence d’un diabète : toux, fièvre, courbatures, fatigue mais aussi parfois signes digestifs. En revanche, l’infection aura tendance à déséquilibrer le diabète (tout comme lors d’une grippe).

Ainsi, en présence d’une toux et d’une fébricule chez une personne ayant un diabète, l’absence de déséquilibre important du diabète est un élément rassurant allant plutôt contre COVID-19 – mais imposant, en situation d’épidémie, de rester chez soi.

COVID-19 va ainsi très probablement induire un déséquilibre du diabète avec un risque important de décompensation cétosique, y compris potentiellement chez certains patients ayant un diagnostic de diabète de type 2. Il faut donc insister sur l’intérêt d’une surveillance attentive du diabète et, en cas de suspicion de COVID-19, au renforcement de celle-ci, à la surveillance attentive du glucose et de l’acétone et à la mise en route des mesures de correction. Il faut insister sur le caractère éventuellement très rapide de la cétose (comme pour la grippe) et sur le fait qu’un bon équilibre préalable aide probablement à mieux gérer la situation.


Quels traitements faut-il (ne pas) utiliser en cas de COVID-19 ?


Très récemment, des informations ont été publiées vis à vis de différents traitements :

Les corticoïdes ont probablement un rôle délétère mais l’analyse rétrospective est difficile car ils sont généralement utilisés dans les cas (très) graves.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène augmenteraient le risque de forme grave comme cela avait déjà été rappelé par l’ANSM dans le passé pour d’autres infections. Ainsi, la fièvre doit être traitée uniquement par du paracétamol.

La Société Européenne de Cardiologie a publié une prise de position pour maintenir les traitements par IEC ou sartan.


Quelles sont les précautions à prendre contre le COVID-19 en cas de diabète ?


Ce sont d’abord les mêmes précautions que dans la population générale :

-Lavage fréquent et prolongé des mains au savon ou avec un gel hydro-alcoolique a fortiori après un passage dans un lieu public, les transports en commun.

Éviter de se toucher le visage (bouche, nez, yeux) avec les mains.

Tousser ou éternuer dans un mouchoir en papier et le jeter immédiatement.

Éviter les contacts « sociaux » : pas de poignées de mains, ne pas s’embrasser – même avec les membres de la famille… Être à ce niveau particulièrement vigilant vis à vis des personnes âgées et/ou fragiles.

Éviter autant que possible les lieux publics et notamment là où le risque de croiser des personnes malades est maximal et en particulier les urgences des hôpitaux ou cliniques (si besoin appeler le 15) et respecter une distance de 1 mètre avec les autres personnes

S’isoler si on est malade.

Il faut savoir que le temps de contact nécessaire à la contamination exige une certaine durée (estimée à >15 min) et proximité (<1 m) de contact mais il faut aussi savoir que le virus est également excrété par voie fécale, nécessitant des précautions spécifiques dans certains cas.

Se méfier des « fake news » qui circulent…

Mais ce sont également des précautions à prendre pour la prise en charge du diabète :

Avoir le meilleur équilibre glycémique possible diminue probablement les difficultés de gestion du diabète au moment de l’épisode aigu.

Avoir de quoi « tenir » 2 semaines pour le traitement (insuline notamment) mais aussi le matériel de traitement (aiguilles, cathéters et réservoirs ou pods, schéma de remplacement, piles), le matériel de surveillance (capteurs, bandelettes pour sucre et acétone, lecteur, piles et/ou chargeur), sucre, kit de Glucagen.

Avoir du paracétamol en sachant que le traitement par paracétamol perturbe les résultats de mesure du glucose en continu avec les capteurs dont nous disposons actuellement en France - sauf avec le FreeStyle Libre dont les résultats peuvent en revanche être faussés par de hautes concentrations de vitamine C (il faut se méfier car certains en prennent à forte dose pendant cette période d’épidémie…)

Renforcer le rythme de surveillance du diabète a fortiori en cas de symptômes

S’assurer que la conduite à tenir est connue en cas de déséquilibre du diabète : recherche d’acétone, bolus de correction…

S’assurer que le patient possède tous les numéros d’urgences : 15, numéro du cabinet ou du service de diabétologie, numéros d’astreinte médicale et technique en cas de traitement par pompe.Si vous pouvez mettre en place dès maintenant des moyens de télésurveillance avec vos patients (dans ou en dehors du programme ETAPES), cela peut constituer un point très positif pour discuter avec eux de leurs résultats et les aider à adapter leur traitement sans les obliger à se déplacer.

Le recours à la téléconsultation a été assoupli depuis le 12 mars sans que l’aspect technique ait été abordé pour l’instant.

Quelle attitude adopter par rapport au travail ?


Une vague d’inquiétude a suivi l’allocution du Président Emmanuel Macron le 12 mars qui a demandé aux personnes atteintes de maladie chronique de rester chez elles autant que possible et nous sommes depuis extrêmement sollicités par des patients inquiets de savoir s’ils peuvent continuer à travailler. Ce 14 mars, ce point a été appuyé par le Pr Jérôme Salomon, directeur de la DGS.

Comme pour les personnes non diabétiques, aucun problème ne se pose pour celles et ceux qui peuvent travailler en télétravail ou qui ont besoin de rester chez eux pour garder leurs enfants : dans ce cas, ils doivent se rapprocher de leur employeur qui est seul habilité à déclarer un arrêt de travail sur Ameli.fr, cet arrêt étant rémunéré par l’état.

Pour ceux qui ne peuvent pas faire de télétravail, le gouvernement considère que les personnes fragiles sont celles présentant « un diabète insulinodépendant non équilibré ou présentant des complications secondaires à leur pathologie ». Les autres peuvent a priori continuer à travailler mais il faut insister sur un respect strict des gestes barrières et un renforcement de la surveillance du diabète. Un arrêt de travail est nécessaire pour les personnes fragiles dont la liste peut être trouvée dans le lien ci-dessous.

Ce texte correspond à la situation au 15 mars à 10h00. Bien entendu il est susceptible d’évoluer dans le temps en fonction de l’évolution de l’épidémie, de l’avancement des connaissances scientifiques et des décisions gouvernementales.

* COVIDIAB : site mis en place pour répondre aux patients diabétiques

* En cas de déprime ou de troubles de l’alimentation exacerbés par le confinement, comme pour tout le monde :

(Recommandations de l’OMS)

Fiche pratique "Gérer un TCA en situation de confinement"

Associations de patients :

* Site fédérationdesdiabétiques.org pour les adultes

* Site AJD (Aide aux jeunes diabétiques) : ajd-diabete.fr pour les enfants et les adolescents

* RESEAUX DIABETE ILE DE FRANCE : sur FACEBOOK mise en place de Vidéo conférence APA pour Type 1 et 2 (Réseau Paris diabète, Réseau diabète 92, Revediab) 3 fois par semaine, séance de 45 mn club privé, inscription via AFD 75

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